Sixième vitrail intitulé "Philippe-Auguste, à la tête de sa maison, vole au secours de l'arrière-garde qui succombe." Extrait de la notice rédigée à la fin du XIXème siècle par l'historien Henri DELPECH, à l'intention des artistes verriers.

"Aussitôt à cheval, Philippe Auguste vola au secours de son arrière-garde. Pour cela, il dut revenir sur ses pas et suivre la voie romaine depuis Bouvines jusque près de la ferme actuelle. Là, il se mit à la tête de sa Maison militaire, fit sonner ses trompettes et chargea vivement l’ennemi. Celui-ci supposait que Philippe Auguste avait déjà franchi la Marcq et qu’il ne restait que très peu de Français sur la rive, droite de la rivière. C’est dans l'espoir d’écraser cette faible arrière-garde que les coalisés l’avaient attaquée avec toutes leurs forces. L’apparition du Roi les déconcerta tellement qu’ils abandonnèrent leur poursuite, quittèrent la voie romaine et vinrent, sans combattre, se déployer en bataille sur les hauteurs où a eu lieu la lutte. Philippe Auguste les suivit pas à pas, les observant de si près qu’entre lui et l’ennemi il n’y avait pas un seul soldat français.

 Ce retour offensif du Roi sauva notre arrière-garde. C’est ce fait qu’on pourrait voir en vitrail.

 On le désirerait parce que cet incident caractérise un des traits de notre ancienne chevalerie. Au XIIIème siècle, le Roi était le premier soldat de son armée et en partageait toutes les fatigues et tous les dangers. Il n’était pas rare de voir le Souverain s’exposer personnellement pour défendre de simples soldats, comme, s’exposerait un père pour défendre ses enfants. Dans le retour offensif qui nous occupe, il est positif que les arbalétriers à cheval français qui composaient une partie de notre arrière-garde, étant beaucoup moins, bien équipés que la Maison royale, devaient être dans une infériorité notoire en luttant contre l’élite de la chevalerie flamande qui les attaquait. Si Philippe Auguste ne les avait pas secourus, ils auraient été détruits jusqu’au dernier.

Il faudrait que le vitrail représentât les arbalétriers à cheval, se dérobant en désordre devant l’ennemi, la Maison royale s’élançant en avant de notre arrière-garde, le Roi en tête, faisant de très près face à l’ennemi avec l’attitude du défi, les cavaliers allemands arrêtant leur élan, serrant les rangs et défilant devant Philippe Auguste par une marche de flanc, dans l’attitude de la haine contenue par la crainteL’étendard qui suivit le Roi dans ce retour offensif et qui révéla aux ennemis sa présence personnelle, n’était pas l’oriflamme (lequel ne quitta pas notre infanterie). Ce fut le pennon personnel de Philippe Auguste, lequel était rouge*, semé de fleurs de lys d’or."

* Note d'Alain Streck - En réalité, le pennon personnel de Philippe Auguste était bleu azur aux lys d'or. Par contre, l'oriflamme de Saint-Denis était formée d'un triangle de soie rouge, frangé de vert. Cette confusion de l'historien entre les deux drapeaux se traduit dans les scènes des vitraux.

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