Troisième vitrail intitulé "A l'approche de l'ennemi, les chevaliers protestent de leur fidélité au roi". Extrait de la notice de l'historien Henri DELPECH, rédigée à la fin du XIXème siècle à l'intention des artistes verriers.

"Le 27 juillet, à midi, tandis que l’armée française arrivait à Bouvines, les Coalisés, lancés sur ses traces, attaquèrent son arrière garde commandée par Garin, et composée de cavalerie légère. Celle ci, débordée par des forces très supérieures, perdit quinze cents mètres de terrain tout en combattant. Garin avait immédiatement envoyé Gérard La Truie, d’une famille noble de Lille, prévenir le Roi qu’une bataille générale allait s’engager et qu’il fit, au plus vite, dégager son arrière-garde.

Philippe Auguste était alors, avec sa Maison militaire, à Bouvines même, assis auprès de la fontaine et du frêne historiques. Il avait posé son casque et trempait un morceau de pain dans une coupe pleine de vin.

On avait donc quitté la voie romaine, laquelle passait au nord de la fontaine, en droite ligne, depuis l’emplacement de l’église actuelle, jusqu’à un verger existant aujourd’hui. L’infanterie des milices communales françaises, portant l’oriflamme, avait atteint le pont même de Bouvines, lequel avait alors la largeur nécessaire à trois hommes de front. Ces mêmes milices venaient de l’élargir de manière à le rendre accessible à douze hommes de front. L’infanterie, massée au-delà du pont, et la cavalerie, formée en colonne sur la voie romaine, en deçà du pont, faisaient halte toutes les deux. Debout autour du Roi se groupaient, descendus de cheval, les principaux Seigneurs de sa Maison royale : Guillaume des Barres, Pierre de Mauvoisin, Guy des Roches, Galon de Montigny, Hugues de Mareuil, et Jean, son frère, Mathieu de Montmorency, Jean de Beaumont, Etienne de Longchamps, Michel de Harnes, Hugues de Malaunes.

En ce moment, arrive au galop Gérard La Truie, annonçant au Roi l’attaque de l’ennemi. Le Roi, rayonnant de joie, comme si on l'eût appelé à une noce (sic), fait aussitôt rappeler l’infanterie des milices et fait sonner par ses trompettes le ralliement et le boute-selle de sa cavalerie. En même temps, prévenu depuis la veille qu’il y a des traîtres dans son armée, Philippe-Auguste se tourne vers les grands vassaux de sa Maison royale et leur demande s’il peut compter sur eux. Tous s’empressent autour de lui, jurent de mourir pour lui, et lui baisent les mains. Le Roi presse alors sur son coeur, Guillaume des Barres, son chevalier favori.

 C’est cette dernière scène qu’il conviendrait de reproduire. Elle a lieu à midi, par un beau soleil de juillet. Le point où se trouvait le Roi, près de la fontaine, devait être presque sur les bords des marais, car ceux-ci bordaient largement la Marcq et contournaient même Bouvines, du côté du sud, de manière à inonder les bas fonds qui se trouvent entre la chapelle de Saint-Hubert et l’emplacement de l’église actuelle. Du côté du parc existant, les bords du marais étaient ombragés par une immense forêt qui s’étendait jusqu’à Cysoing et Genech.

 La disposition des lieux sur un tableau paraît devoir être : au centre et au premier plan, la fontaine, le frêne, le Roi et sa Maison militaire ; au second plan, (toujours au centre) les marais ; au troisième plan, la forêt et les bords de la Marcq. A droite du spectateur, dans la perspective, la voie romaine, le pont de Bouvines et les milices communales repassant le pont au pas de course en agitant l’oriflamme. A gauche du spectateur, La Truie, à cheval ; annonçant l’arrivée de l’ennemi ; la cavalerie de la Maison royale opérant la volte-face, et les trompettes royales sonnant le ralliement."

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