Deuxième vitrail intitulé "L'évêque de Senlis, Garin, montre à Melun l'ennemi et court avertir Philippe Auguste". Extrait de la notice rédigée à la fin du XIXème siècle par l'historien Henri DELPECH, à l'intention des artistes verriers.

"De Valenciennes, les Coalisés allèrent occuper, à Mortagne, une position si forte, que Philippe Auguste jugea prudent de ne pas les y attaquer. Il préféra retourner vers la France, où les Coalisés le suivirent aussitôt, prenant sa retraite pour une fuite. Ce fut Garin, évêque de Senlis, qui découvrit le premier l’imprudente marche en avant des Coalisés, et c’est cette découverte qu’il importe de voir en vitrail, à cause de l’influence considérable que le faux mouvement des ennemis exerça sur le résultat de la bataille.

Tandis que les Français cheminaient de Tournai vers Bouvines, sur la voie romaine qu’on venait de retracer, Garin quitta Tournai par le sud, suivi du vicomte de Melun et de quelque cavalerie légère. Il franchit la Barge, escalada les hauteurs boisées de la Longue-Saule et découvrit alors les ennemis qui cheminaient de Mortagne vers Tournai, sur une voie romaine qui longe la rive gauche de l’Escaut. Prescrivant à Melun de continuer à observer l’ennemi, il accourut communiquer en personne, à Philippe Auguste, l’observation qu’il venait de faire.

Le panorama qu’on découvre des hauteurs de la Longue-Saule, existe encore et l’on pourrait le reproduire. On trouve une série de collines, à égale distance, à peu près, entre Mortagne et Tournai. La voie romaine sur laquelle cheminait l’ennemi est reproduite sur toutes les carte belges modernes, sous la forme d’une route vicinale, absolument rectiligne, passant à 1.300 mètres environ, au pied des sommets de la Longue-Saule. Seulement l’on voudra bien noter qu’au XIIIe siècle, la Longue-Saule était couverte de bois. La plaine qui, se déroulait à ses pieds et entourait la voie romaine était couverte d’un maquis épais composé de saules, de joncs et de glaïeuls, les bords de l'Escaut et de tous ses affluents étaient entourés d’une large ceinture de marais ; en sorte qu’il n’y avait de praticable que la voie romaine sur laquelle cheminait l’ennemi, et les sentiers abruptes circulant au milieu des bois dans lesquels filaient et se cachaient les éclaireurs de Garin.

Le vitrail pourrait représenter le moment où Garin, montrant du doigt à Melun les lignes ennemies, s’éloigne rapidement pour avertir Philippe Auguste. Il paraît important que la tête et le costume de Garin soient nettement détachés, afin que le spectateur puisse le reconnaître dans les autres vitraux où il paraîtra fréquemment pour figurer le rôle glorieux que l’évêque de Senlis a joué dans la bataille de Bouvines A ce moment, Garin était déjà élu évêque mais n’ayant pas encore reçu l'investiture canonique du Pape, il continuait à porter son costume de Profès de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem...

Il se composait si on ne se trompe, de :

1° une amure de mailles en acier bruni, sans autre ornement,

2° par dessus l’armure, une robe rouge, sans manches, demi-ajustée, avec des fentes latérales pour faciliter I'équitation ;

3° sur la robe rouge, une grande croix noire

La scène que représente ce vitrail s’est passée le 27 juillet, entre quatre heures et six fleures du matin par un très beau temps."

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