LE HAUBERT

ou cotte de mailles


A présent, notre chevalier va enfiler sa cotte de maille, le haubert, long manteau de mailles de fer, à manches, et parfois à capuche et gants ou mitaines. Cette cotte est composée d'anneaux enclavés les uns dans les autres (les clavels).

Pour réaliser un clavel, le tréfileur prend un fil de métal dont il aplatit une extrémité, avant d'y percer un trou. Puis, il prend l'autre extrémité du fil, la passe dans les trois autres anneaux, l'enfile dans le trou de la partie plate, et ferme le nouvel anneau ainsi conçu, par une rivure dite "grain d'orge", en raison de sa similitude avec la céréale du même nom. On imagine le nombre de fois que le tréfileur doit répéter ce geste pour couvrir un corps humain, d'autant que certains hauberts peuvent être à double, voire triple rang de mailles.

Certains hauberts s'enfilent par devant et se ferment dans le dos. Mais, en ce cas, une dague peut s'insérer entre les fermetures. Aussi préfére-t-on une cotte sans fermetures, que l'on enfile par le dessus, après de multiples contorsions en raison de son poids (de 15 à 25 livres).

L'enclavement d'anneaux est devenu nécessaire avec le perfectionnement des armes d'estoc (épée, dague) et d'hast (lance). Néanmoins, compte tenu du procédé de fabrication décrit-ci-dessus, les hauberts sont fort coûteux. Aussi, à Bouvines, devait-on encore rencontrer ... 
 
des cottes "rustrées", faites d'anneaux ovales, se couvrant pour moitié les uns les autres,
ou des cottes "annelées", dont les anneaux étaient cousus les uns à côté des autres, sur un manteau de cuir, la broigne. 

Les anneaux sont apparus avec la nécessité d'alléger les précédentes armures, telles
 
la cotte "écaillée", dite encore imbriquée, composée d'écailles de métal cousues par rangées imbriquées, sur une broigne matelassée ou de cuir,
ou la cotte "maclée", faite de petits losanges de métal également cousus sur les mêmes types de support.