1214

Guérin devient évêque de Senlis en 1214, avant Bouvines.

Henri II comte de Bar succède à son père Thibaut 1er dans le premier semestre. Son père ne put faire valoir contre Baudouin V comte de Hainaut les droits qu'il présentait sur les comtés de Namur et de Bruxelles du chef de sa femme Ermanson, fille d'Henri l'Aveugle qu'il avait épousée lorsqu'elle n'avait que 8 ans. (voir 1193)

Ermenson, veuve de Thibaut et Comtesse de Luxembourg et de la Roche se remarie en 1214 Waleran de Limbourg. Waleran lui donne en douaire le château d'Arlon, dont il est marquis. Waleran devient comte de Luxembourg et de la Roche par alliance.

Agnès de Coucy, soeur d'Enguerrand III, de Thomas, de Robert, et de Raoul épouse Gilles châtelain de Bapaume, seigneur de Beaumes.

Ferrand et Jeanne donnent des lettres par lesquelles ils promettent d'observer que Gérard de Jauche, Guillaume son oncle, châtelain de Beaumont, Arnoul d'Audenarde, Baudouin de Comines le père, et Gilbert de Bourghelles décident pour le partage que Bouchard d'Avesnes devait avoir en Flandre et en Hainaut à cause des droits de sa femme Marguerite de Constantinople.

janvier - Ferrand arrive d'Angleterre avec troupe et or. Renaud attaque Calais, dont le siège dure 13 jours.

8 janvier - Louis oblige Renaud à lever le siège de Calais et pour venger les calaisiens, brûle Bailleul, Steenvoorde, et Cassel. A Cassel, on brûle et on tue sous une tempête de neige. A Bailleul les boutefeux travaillent si bien qu'ils manquent de se rôtir eux-mêmes; serrées dans des rues étroites et encombrées, assaillies par les flammes, les troupes de Louis s'échappent à grand-peine jusqu'aux champs voisins. 

En représailles, Ferrand, avec Renaud, Salisbury, Hugues de Boves et Robert de Béthune marchent sur Aire-sur-la-Lys. Ils restent trois semaines près des murailles d'Aire qui tient, bien défendue par les chevaliers du roi. Ils prennent alors St Omer : les environs sont ravagés et la ville livrée au pillage. 

De St Omer Ferrand entre dans le comté de Guînes, que le prince Louis a naguère confisqué à son profit et dont il a dépouillé le comte. Tout est dévasté jusqu'aux portes de Guînes où le vicomte de Melun commande pour le prince. 

Arnoul se réfugia à St-Omer, laissant sa femme Béatrix enfermé dans le château de Guînes. Béatrix et ses enfants furent pris et emmenés en Flandre, où elle resta 4 ans, séparée de son mari.

Ferrand prend et détruit le château de Tournehem et se jette sur l'Artois. Il détruit le village de Sauchy à 3 lieues d'Arras, s'attaque au château de Lens mais ne parvient pas à s'en emparer, prend Hesdin et réduit en cendres la ville et son prieuré. Il détruit enfin le château de Belle-Maison, appartenant à Siger, châtelain de Gand ayant rejoint la cause française.

Le comte gagne ensuite le Brabant et vient bloquer Bruxelles où le duc Henri 1er s'est enfermé. Son intention est de profiter de la détresse du duc pour le forcer à abandonner le parti du roi de France, son beau-père. Le duc, vivement serré dans ses murs, se décide au bout de quelques jours à conclure avec Ferrand un arrangement par lequel il s'engage à réunir ses forces à celles du comte contre le roi de France, et laisse ses deux fils Henri et Godefroid comme otages et garants de sa bonne foi : ils sont conduits au château de Gand.

1er fév. - Jean quitte Portsmouth pour la Rochelle avec 10 à 15.000 hommes.

16 fév. - Jean débarque à la Rochelle. Des hommes d'Aquitaine, du Limousin et du Poitou viennent grossir ses rangs (Lettre Vicomte de Limoges à Philippe). Attaque d'Otton prévue pour l'été. Louis est rappelé en France car Jean vient de débarquer. Il marche vers la Loire avec 3.000 chevaliers et 7.000 hommes de pied. Jean a déjà passé la Loire et s'est déjà rendu maître d'Angers.

fin février début mars - Guillaume de Salisbury, Simon de dammartin, Gautier prévôt de St-Omer, Hugues de Boves et Robert de Béthune quittent Ypres.

mars - Message de Jean à Londres. Philippe délaisse le front du Nord pour le Sud. Il galope au-dessous de la Loire. Jean est alors en Limousin. On le signale à Châtellerault. Jean se replie pour attirer Philippe au sud.

16 mars (H.Malo p.184) - Salisbury, Simon de Dammartin, Gautier prévôt de St-Omer, Hugues de Boves, et Robert de Béthune brûlent la ferme de Zouafques qui appartient aux moines d'Andres.

22 mars (H.Malo p.184) - Salisbury, Simon de Dammartin, Gautier prévôt de St-Omer, Hugues de Boves, et Robert de Béthune détruisent les faubourgs de Guines et s'installe à l'abbaye d'Andres (563 chevaux avec eux). Ce même jour Otton finit de concentrer son armée à Aix-la-Chapelle.

printemps - Après le saccage du comté de Guînes, Renaud et Ferrand rentrent à Ypres. Arnoul de Guînes rejoint l'armée de Philippe Auguste.

3 avril - Jean quitte Limoges.

5 avril - Jean est à Angoulême, ayant couvert 100 kms en deux étapes. Puis il gagne Cognac, descend la Charente et arrive à Saintes.

13 avril - Jean campe à la Réole.

- avril - Conflits en Flandre : Bouchard d'Avesnes réclame le partage de la Flandre et du Hainaut entre les deux sœurs, Marguerite et Jeanne. 

Pâques : de retour à Ypres, Renaud et Ferrand apprennent qu'Arnoul de Guînes a rendu hommage au roi de France après leur action. 
Philippe, à la poursuite de Jean, reçoit un message qui lui apprend que Renaud et Ferrand saccagent l'Artois et que le pays appelle l'aide du roi. Un second message lui apprend que le royaume est menacé de tous les côtés à la fois. 

avril - Philippe ne tombe pas dans le piège. Il remonte au nord, châtiant ceux qui ont fait défection (Bressuire, Thouars, Cholet). Il fait halte à Châteauroux et tient conseil : le roi montera au nord à la rencontre d'Otton et Louis restera sur la Loire, à l'abri des châteaux forts (Loches et Chinon), avec le maréchal Clément, 300 ou 800 chevaliers d'élite, 2000 sergents à cheval et 7000 fantassins aguerris. Au nord, Guillaume des Roches et Amaury de Craon avec 4.000 hommes, assureront la garde du château de la Roche-aux-Moines. A l'ouest, Robert (le fils du comte) et Pierre de Dreux garderont le seuil de la Bretagne à Nantes. 

25 avril - Naissance de Saint-Louis, petit-fils de Philippe. 

derniers jours d'avril - Philippe Auguste et Louis se séparent. Philippe lui adjoint le maréchal Henri Clément, petit de corps et grand de cœur, avec 800 chevaliers d'élite, 2000 sergents à cheval, 7000 fantassins aguerris.

28 avril - Conférence de Maestricht entre l'empereur Otton, Renaud, Ferrand, le comte de Hollande, le duc de Brabant, et le comte de Salisbury pour fixer les conditions de l'attaque par le nord. Un rendez-vous général est fixé à Nivelle en Brabant, dans les premiers jours de juillet. Puis, la rencontre s'ensuit de réjouissances, avec tournois et ripailles. (selon H.Malo à Maestricht projet de mariage entre Otton et Marie, fille du duc de Louvain.). La même semaine, le roi de Dacie épouse la sœur du comte de Flandre.
- selon Baudot de Juilly : Le comte Renaud va trouver l'empereur rencontre l'empereur à Brunswick lui démontre que le plus pressant des intérêts est de subjuguer la France : que Frédéric de Souabe a en elle une alliée prête à le favoriser; que Philippe Auguste a dépouillé le roi d'Angleterre des provinces qu'il avait reçues de ses ancêtres; qu'il entreprenait actuellement la conquête de Flandre; que quand le roi Jean ne serait pas son oncle, et que l'intérêt du sang ne le toucherait point, la politique voulait qu'il se joignit à eux pour dompter la France, puisqu'après la victoire Frédéric, les princes rebelles d'Allemagne, ni le pape lui-même, n'auraient pas la force de résister aux armes de l'Empire, de l'Angleterre et des Pays-Bas jointes ensemble. Il ajouta que rien au monde n'était plus facile : que le roi d'Angleterre lui fournirait l'argent nécessaire pour la paie et l'entretien de son armée, qu'il était dans le coeur du royaume où il veniat de conquérir le Poitou, l'Anjou et une partie de la Bretagne; que plusieurs seigneurs s'étaient joint à lui; que les armées de Flandre encore animées par leurs dernières victoires ne demandaient qu'un si grand chef pour triompher avec plus de gloire. Il termina enfin en l'assurant que les Français étaient mécontents du gouvernement de Philippe et qui lui-même comte de Boulogne avais plusieurs intelligences dans l'armée de ce prince. L'empereur accepte et l'armée part pour Valenciennes où l'empereur convoque une diète.

mai - Un an après avoir envahi la Flandre, Philippe Auguste ne garde que Cassel en ruine et Douai. Tournai, ville royale est perdue. En Artois, Ferrand et Renaud pousse jusqu'à quelques lieues d'Arras en mai-juin. Dès le départ de Philippe pour le nord, Jean attaque, en mai, le seigneur de Lusignan resté fidèle au roi de France, et s'empare de Mervant et de Vouvant. Il reprend les pays entre la Garonne et la Loire.
- Louis tente de prendre sans succès Moncontour.
- Geoffroy de Lusignan se rallie à Jean avec ses fils.
- Arrivé à la Loire, Jean Sans Terre tombe sur la ligne de défense capétienne. A l'ouest,  Robert de Dreux (le fils du comte Robert) garde le seuil de la Bretagne ; au centre Guillaume des Roches et Amaury de Craon font barrière ; à l'est adossés aux châteaux de Loches et de Chinon, Louis et Henri Clément.

17 juin- Jean franchit la Loire à Nantes, et assiège la ville après avoir pris Angers. Les Dreux sortent de la ville. Robert Gâte-Blé est pris. Puis, il remonte vers Paris,mais préfère s'arrêter en chemin pour assiéger la Roche aux Moines. Il craint que cette place capétienne ne lui coupe toute voie de repli, en cas d'échec devant Paris.

- juin - Renaud et Ferrand sont à quelques lieues d'Arras. Ils brûlent Souchez à 3 lieues d'Arras, assiègent ensuite Lens sans succès, puis se replient sur Houdain qu'ils incendient avec le château de Siger, châtelain de Gand. Ils mettent le siège devant Aire durant 3 semaines puis se replient en apprenant l'arrivée de Philippe Auguste. Ils rejoignent l'empereur Otton à Nivelle. 

Louis envoie un messager de Chinon à Paris pour savoir quelle attitude prendre face au siège de la Roche aux Moines. Philippe lui ordonne de tenter de lui faire lever le siège.

2 juillet - Louis intervient (poussière) assisté de Pierre de Dreux, dit Mauclerc, duc de Bretagne et fils du comte Robert II. Jean lève le siège en toute hâte abandonnant ses machines de guerre. Le trésor de Jean tombe entre les mains des Français, hormis un coffre d'or et 2 coffres de pierres précieuses sauvés par un serviteur.

4 juillet - Jean est à Saint-Maixent à 35 lieues de son point de départ. Il écrit à Otton que vaincre Philippe sera facile, car la fleur de sa chevalerie est sur la Loire.

Otton quitte Aix-la-Chapelle pour le Hainaut

- 12 juillet - Conférence des coalisés à Nivelle. Présents : Thibaut 1er duc de Lorraine, Albert duc de saxe, Conrad comte de Trémogne, le comte de Tinquenebourg, le raugrave d'Utrecht, Philippe de Courtenay marquis de Namur, Ferrand comte de Flandre, Renaud de Boulogne, Guillaume de Salisbury et son frère Bigot de Clifford, Hugues de Boves, le comte de Hollande. Ils règlent le problème du partage de la France.
- 15 juillet - Jean est à la Rochelle (message d'appel au secours : voir texte AH p.117)
- entre le 13 et le 20 juillet - Gilles d'Orval voit passer les troupes impériales sous les murs de Liège
- 20 juillet - Otton concentre à Valenciennes 15 à 20.000 hommes (germains, anglais, lorrains, brabançons, flamands de Ferrand, et mercenaires de Renaud et de Boves)(60.000 à 75.000 selon AH 127 contre 20 à 30.000 français - 10.000 cavaliers coalisés et environ 50.000 fantassins). Il réside à la Salle-le-Comte château construit en 1169 par Baudouin l'Edifieur. Otton est accompagné de 125 barons et chevaliers allemands. Diète à laquelle participent Ferrand (avec 500 nobles flamands), Renaud, Salisbury (avec 700 barons, hobereaux et chevaliers anglais), Guillaume comte de Hollande, Frédéric duc de Lorraine (avec 175 chevaliers hollandais et lorrains), Henri duc de Brabant, Thibaut comte de Luxembourg et de Bar (présent en qualité de comte de Luxembourg du chef de son mariage avec Ermenson de Luxembourg), Othon duc de Limbourg, Philippe de Courtenay marquis de Namur. On est surpris d'y voir Henri de Brabant gendre du roi, le comte de Bar son vassal dont le fils Henri sert le roi, et Philippe de Courtenay, fils de Pierre et prince de sang royal, auquel Namur appartenait du côté de sa femme Yolande de Flandres, et qui ne lui avait cédé qu'à condition de le défendre contre le duc de Limbourg Waleran II, qui avait des prétentions et de ne pas s'éloigner du devoir que la naissance devait lui inspirer pour le roi. - Débats sur le partage de la France - (H.Malo p.190 : Arrivée de frère Guérin à Valenciennes pour proposer une trève de 15 jours et convier les coalisés à une conférence à Chaisnoi (le Quesnoy). Refus. Entrevue de Guérin avec Renaud. Soupçons des autres coalisés.
- (AH 133) Pendant que les coalisés sont à Valenciennes, ils essaient d'enlever Cambrai en gagnant le commandant de la place, mais celui-ci ne se laisse ni séduire ni intimider. Hugues de Boves conduit un raid de cavalerie jusque Bohain, près de St-Quentin.

27 juillet : Bataille de Bouvines